Responsabilité Sociétale et Environnementale
Publié le 25/07/2023

La cohérence d’entreprise, socle majeur de la confiance et de l’acceptabilité

Caroline de la Marnierre, Présidente et Fondatrice de l’Institut du capitalisme responsable
Tribune du Rapport intégré 2022-2023

Dans un monde déboussolé, bousculé par la guerre en Ukraine, l’inflation, la baisse du pouvoir d’achat, la réforme des retraites et les épisodes de grève qui en découlent, l’entreprise reste l’un des derniers remparts structurants de notre société. 

Pour preuve, en 2021, une étude menée par le MEDEF et l’Ifop, dévoilait que 83 % des Français ont une bonne image de l’entreprise. Elle est même considérée comme l’institution la plus légitime pour changer le pays devant l’État. Qui l’aurait imaginé alors que les enquêtes de perception n’ont jamais été aussi dures et critiques à l’encontre du capitalisme ?

L’entreprise a, pour cette raison, un rôle essentiel à jouer. Elle peut fédérer toutes les parties prenantes à condition d’être cohérente à la fois dans sa vision, dans ses engagements et ses actions. J’entends par cohérence le rapport étroit entre des idées qui s’accordent entre elles, l’absence de toute contradiction dans un message clair et audible de tous, du patron aux salariés.

Caroline de la Marnierre, Présidente et Fondatrice de l’Institut du capitalisme responsable

La cohérence, c’est aussi une articulation de sens, de pédagogie, de dialogue, de lisibilité et quelque part d’humilité, qui – seule – peut générer la confiance et engendrer ensuite l’adhésion puis la cohésion. Une cohésion qui unit les individus autour d’un projet commun favorisant l’engagement, l’envie, l’initiative et la fidélité. Voilà l’équation, les maîtres-mots, cohérence et cohésion. Sans elles, aucune création de valeur ni de pérennisation n’est possible dans le monde de l’entreprise.  

Devant les défis climatiques, éthiques, financiers que porte en lui notre siècle, la cohérence de l’entreprise doit se construire sur une raison d’être sincère, positionnée « au bon endroit », en adéquation avec son ADN. Véritable boussole pour l’entreprise, elle s’inscrit dans le temps long, anticipe les changements, s’incorpore dans un plan stratégique de moyen terme piloté par une gouvernance vigilante, connectée et en interaction avec ses parties prenantes. 

A 360 degrés, et quelle que soit la conjoncture, la raison d’être doit être mobilisatrice, lisible, accessible à l’ensemble des parties prenantes en quête, plus que jamais, de sens et de valeurs. Grâce à cette posture sans angélisme, elle devient l’expression de l’utilité sociale de l’entreprise et le jour venu, elle saura faire face aux inévitables controverses à l’image du partage de la valeur. 

Le partage de la valeur se reflète en particulier dans un équilibre consciencieux entre les politiques d’investissements, de rémunération, de distribution des dividendes et de contribution fiscale. Une question au cœur du débat actuel entre l’entreprise et les parties prenantes. 

Par un choix clair et cohérent du partage de la valeur et de sa raison d’être, l’entreprise contribue à tendre des ponts là où certains voudraient dresser des murs. Elle crée un équilibre pour que « le faire société » devienne une réalité tangible en contribuant à une meilleure harmonie au service d’une croissance réelle et durable.

 

L’Institut du Capitalisme Responsable (ICR) est un centre de recherche appliquée qui étudie les nouvelles pratiques du capitalisme. Il s’adresse à l’entreprise, aux investisseurs, aux gestionnaires d’actifs, aux pouvoirs publics, à toutes les parties prenantes et à tous les citoyens attachés à voir émerger une pensée intégrée et responsable sur la conduite de l’économie. www.capitalisme-responsable.com