Il était une fois… gagner à domicile, quel challenge ! (2003-2015)
En amont du lancement de la Coupe du Monde de Rugby, le 8 septembre prochain, nous vous invitons à plonger, ou replonger, dans les petites et grandes histoires de ce sport « de gentlemen ». Aujourd’hui, focus sur la pression ! Oui, la pression d’être pays hôte de la plus grande compétition rugbystique planétaire… Gagner à domicile, quel challenge ! Découvrez notre deuxième partie des tournois d’anthologie, entre 2003 et 2015.
2003 : la première (et seule) pour le Nord
La première Coupe du Monde du 21e siècle marque un vrai tournant dans la jeune histoire de la compétition. Après la mainmise des nations de l'hémisphère sud (Nouvelle-Zélande, Australie et Afrique du sud), une équipe du nord remporte enfin le titre suprême. Arrivée en Australie avec l'étiquette de grande favorite, l'Angleterre ne déçoit pas et s'impose face aux Wallabies au terme d'une finale haletante grâce à un drop légendaire de Jonny Wilkinson dans la prolongation. Les Anglais avait éliminé en demi-finale le XV de France dans une finale avant l'heure en remportant haut le main la bataille tactique sous les orages de Sydney.
2007 : la France en fête… à Cardiff
En 2007, la France organise pour la première fois la Coupe du monde, même si elle a dû accorder quelques rencontres aux nations celtes pour obtenir leurs voix. Voilà pourquoi, après une défaite inaugurale contre l'Argentine, les Bleus doivent se déplacer à Cardiff pour défier les toujours invincibles All Blacks en quart de finale. Mais encore une fois, ils vont réaliser un exploit aussi inattendu que spectaculaire : ils s'imposent 20-18 dans un match irrespirable marqué par la féroce défense des Français. C'est ce jour-là que Thierry Dusautoir, qui ne devait pas disputer la compétition (il a pris la place d'Elvis Vermeulen, blessé pendant la préparation) a explosé au grand jour avec 38 plaquages – un record – et un essai décisif. Las, comme souvent après un grand match, les Bleus vont rater la marche suivante, éliminés piteusement par l'Angleterre en demi-finale. C'est l'Afrique du Sud qui sera sacrée au Stade de France.
2011 : le fabuleux destin du pêcheur de Waikato
La Nouvelle-Zélande, incapable de glaner un deuxième sacre depuis 1987, subit une pression immense pour sa Coupe du monde à domicile, d'autant que le pays n'a jamais organisé un événement planétaire aussi important. Mais les All Blacks, qui semblaient imbattables, abordent les matches décisifs sans ouvreurs après les blessures de Dan Carter puis Colin Slade. En urgence, le staff veut appeler Stephen Donald pour suppléer Aaron Cruden, le 3e ouvreur. Sauf que le joueur de Waikato, qui a fait une croix sur sa carrière internationale, est parti à la pêche au fin fond de la Nouvelle-Zélande et personne n'arrive à le joindre. Il débarque finalement hors de forme avant les quarts de finale et reste cantonné au banc. C'est pourtant lui qui va offrir le titre à son pays : il remplace en finale Cruden, blessé rapidement, et marque la pénalité qui permet de battre la France par la plus petite des marges, 8-7.
2015 : le cauchemar anglais
Quatre ans plus tard, c'est l'Angleterre qui subit la pression du pays hôte. Le XV de la Rose se présente le torse bombé, convaincu de pouvoir gagner une deuxième fois le trophée Webb-Ellis. Mais il se trouve dans une poule très relevée et s'incline deux fois, contre l'Australie et surtout le voisin gallois. Pour la première fois, les Anglais ne passent pas le cap des poules, et regardent dans leurs canapés les Néo-Zélandais se balader vers un troisième sacre. Certes ils ont organisé la Coupe du monde de tous les records en termes d'affluences dans les stades (2,47 millions de billets vendus, un taux de remplissage de 98 %) et de recettes (245 millions de livres).
Source : Archives historiques