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Publié le 03/02/2017

Quelle trajectoire pour l’économie mondiale en 2017 ?

Après une période d’atonie prolongée, l’activité mondiale a amorcé une phase de reprise qui devrait se poursuivre en 2017.

Après une période d’atonie prolongée, l’activité mondiale a amorcé une phase de reprise qui devrait se poursuivre en 2017.Cette embellie est notamment tirée par le redressement des économies émergentes. Par ailleurs, le maintien d’une politique de relance en début d’année par les autorités chinoises devrait permettre de stabiliser la croissance de l’économie chinoise, profitant également à ses partenaires commerciaux. Cette situation, conjuguée à l’accord entre l’OPEP et plusieurs autres pays producteurs d’hydrocarbures en vue d’une baisse de la production, a permis un redressement des prix des matières premières, ce facteur étant  favorable pour les économies émergentes. En Russie, la hausse du prix des matières premières devrait se traduire par un retour de la croissance pour 2017.

Aux États-Unis, l’accélération de la croissance observée fin 2016 se poursuivrait en 2017, même si l’incertitude autour de cette perspective est accrue par les zones d’ombre quant aux futures mesures de politique économique de l’administration Trump. Pour l’heure, la prévision du Groupe repose sur l’hypothèse que d’éventuelles mesures protectionnistes resteraient limitées et qu’une relance budgétaire représentant 1% du PIB serait mise en œuvre en 2017-2018, soutenant l’activité. En contrepartie, l’inflation accélérerait car l’économie américaine est déjà proche du plein-emploi. Par conséquent, la Réserve Fédérale relèverait son taux directeur à un rythme plus rapide qu’attendu auparavant et le dollar resterait fort.

En dépit de ce contexte plus favorable, l’activité en Europe peinerait à accélérer. En effet, le redressement des prix de l’énergie pèse sur le pouvoir d’achat des ménages. De plus, le contexte d’incertitudes politiques en zone euro, exacerbé par un calendrier électoral conséquent (Pays-Bas, France, Allemagne et probablement Italie) devrait freiner l’investissement des entreprises. Le début des négociations sur le « Brexit » irait également dans ce sens.
Face à ces fragilités et malgré le modeste retour de l’inflation, la Banque Centrale Européenne poursuivrait son programme d’achat d’actifs tout au long de l’année, maintenant ainsi les taux d’intérêt et l’euro à de bas niveaux.

Ces perspectives restent évidemment soumises à de nombreux aléas. En premier lieu, les incertitudes politiques resteront au centre de l'attention. Par ailleurs, les craintes sur la capacité des économies émergentes à supporter une hausse trop rapide des taux d’intérêt américains pourraient se renforcer, du fait de leur endettement en dollar. Enfin, en Chine, les autorités restent confrontées au nécessaire chantier du rééquilibrage de leur économie, qui pourrait se traduire par un ralentissement marqué de la croissance.

Après plusieurs années de faible croissance,  l’année 2017 verrait une embellie bienvenue de l’activité économique mondiale,  permettant un modeste retour de l’inflation. Cette embellie reste toutefois soumise à des aléas importants et, dans beaucoup de pays, serait insuffisante pour effacer les conséquences de la crise.