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Publié le 27/04/2017

Brexit : cela ne fait que commencer…

Le Brexit est désormais inéluctable puisque Theresa May a officiellement déclenché l’article 50 du Traité sur l’Union Européenne, notifiant la sortie irrévocable du Royaume-Uni de l’Union Européenne au plus tard le 29 mars 2019, après deux ans de négociations. Durant cette période, les négociations porteront à la fois sur les modalités de sortie de l’UE (montant de la contribution au budget européen, droits des citoyens de l’UE sur le territoire du Royaume -Uni et des  britanniques sur le continent) et sur les termes de la relation future entre le Royaume- Uni  et l’Union Européenne (accords de libre échange, passeport bancaire, accords de coopération dans le domaine de la sécurité et de la défense).

Les échanges formels ne démarreront pas avant le mois de juin 2017. Les lignes directrices des négociations par les vingt-sept états membres de l’ UE doivent être adoptées fin avril et ne seront entérinées par les ministres des Affaires étrangères que le 22 mai, après la présidentielle française.

Par ailleurs, Theresa May a appelé à des élections générales anticipées le 8 juin 2017 afin de conforter sa majorité au Parlement. Si l’objectif est de disposer d'un mandat fort pour négocier le divorce du Royaume-Uni avec l’UE, la tenue d’élections avant le début des discussions (plutôt qu’à leur issue en 2020) pourrait néanmoins donner au premier Ministre britannique davantage de souplesse pour accepter des compromis, en particulier quant à l’instauration d’une période de transition à l’issue des deux années de négociations.

L’économie la plus exposée au Brexit  est le Royaume-Uni, car plus 52 % de ses exportations de biens (1) et 40 % des services (2) à l’étranger sont dirigées vers l’UE. A l’inverse, seules 6,5 % des exportations de biens (1) de l’UE sont dirigées vers le Royaume- Uni, et 9 % pour les services (2). Néanmoins, certains pays comme l’Irlande, Chypre et Malte sont plus particulièrement vulnérables au risque de ralentissement de l’économie britannique du fait de l’importance de leurs liens commerciaux.
L’économie britannique a jusqu’à présent bien résisté au choc du référendum avec 1,8 % de croissance en 2016.

En 2017, les économistes de Société Générale prévoient un léger ralentissement de la croissance à 1,6 % compte tenu des incertitudes qui pèseraient sur l’investissement, l’accélération de l’inflation liée à la chute de la Livre a déjà commencé à peser sur le pouvoir d’achat et la consommation des ménages. Ce n’est toutefois qu’à partir de 2019-2020, lorsque le Brexit deviendra une réalité, que ses effets négatifs devraient pleinement se faire sentir.

(1) Source : données Eurostat  2016 pour les exportations de biens
(2) Source : données Eurostat  2015 pour les services.