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Seul ou à plusieurs : pas besoin de choisir !

Publié le 07/07/2025
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Seul ou à plusieurs : pas besoin de choisir !
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Faut-il choisir entre carrière solo et aventure collective ? Pour Sarah Jégou-Sageman, violoniste, et Karen Kuronuma, pianiste, la réponse est non. À 27 ans toutes les deux, elles assument avec naturel cette double vocation. Un Été en France est pour les deux musiciennes l’occasion d’en faire la démonstration, avec un programme qui mêle intensité technique et lyrisme romantique.

Sarah Jégou-Sageman et Karen Kuronuma

De gauche à droite : Sarah Jégou-Sageman et Karen Kuronuma

Le 7 juillet à Lure, le 8 juillet à Vittel et le 9 juillet à Châteauvieux, elles joueront les deux premiers mouvements de la Sonate de César Franck, une pièce vertigineuse pour le piano : « Le morceau qui “tue” tous les pianistes ! Il est très redouté. » s’amuse Karen. « Mais c’est un grand plaisir de le jouer. » poursuit-elle. Puis viendra le temps du trio, avec Gautier Capuçon, pour interpréter le premier mouvement du Trio n°1 de Mendelssohn.

La polyvalence, un atout

Ancienne élève du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris (CNSMDP), et actuellement en formation à la Kronberg Academy, Sarah mène déjà une carrière de concertiste. Passionnée de musique de chambre, elle a cofondé un trio « avec deux musiciennes que j’admire », explique-t-elle.

Pour elle, pas besoin de choisir – et c’est peut-être là un trait commun à tous les jeunes musiciens : « Il y a une vraie différence générationnelle, observe-t-elle, entre mes pairs et nos professeurs. Notre génération a souvent plusieurs casquettes : nous sommes solistes, nous montons des ensembles, nous avons un parcours classique, et nous savons concevoir des projets créatifs… » Pour construire une carrière, il faut frapper à plusieurs portes. « Au CNSMDP, on est entre jeunes et on est peu réceptif aux enjeux de gestion de projets, de groupe… Or ces sujets deviennent essentiels. » Elle sollicite aujourd’hui les avis de professionnels comme Gautier Capuçon, qui a été pour elle « de très bon conseil, et très disponible. Il a souvent envie d’aider. »

Le plaisir du dialogue musical

Karen, de son côté, poursuit un master d’accompagnement instrumental au même CNSMDP, tout en poursuivant un cursus de piano solo à Bruxelles. Japonaise, elle vit en France depuis quatre ans, et cette tournée est pour elle l’occasion rêvée de rencontrer le public français. « J’étais déjà fan de Gautier Capuçon avant d’arriver ici. Je regardais ses vidéos YouTube pour travailler l’accompagnement de violoncellistes… Je n’aurais jamais imaginé jouer avec lui un jour ! »

Pianiste curieuse et passionnée de musique de chambre elle aussi, elle aime approfondir sa connaissance des autres instruments : « Avant même la première répétition, je travaille en imaginant la partie de l’autre instrument. » Et ce goût pour l’écoute se retrouve dans sa manière d’aborder le duo.

Jouer d’abord, parler ensuite

Le duo composé de Karen et Sarah s’est formé naturellement lors d’une première répétition au CNSMDP, leur école commune : « On a joué d’abord, puis on a retravaillé un peu. Ça roulait bien pour une première ! », raconte Karen. Sarah abonde : « C’est mieux de faire ainsi : se mettre à jouer tout de suite, et après… on voit. L’important, c’est d’écouter. Et quand ça bloque, quand on n’a pas les mêmes idées, alors là on discute et on fait des compromis. »

Toutes les deux ont hâte de se retrouver sur scène et de rencontrer le public d’Un Été en France. Alors toutes les questions, toutes les heures de travail trouvent leur raison d’être : « Beaucoup d’artistes sont confrontés au stress, à l’angoisse, à la panique parfois, qu’il s’agisse de tâches administratives, des enjeux de discipline ou d’estime de soi, explique Sarah… mais pour moi, tout cela s’évanouit avec l’expérience de la scène. Sur scène, il n’y a plus que la scène. »

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