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Publié le 11/07/2022

Un été en France – Camille, Anaïde et Lou-Anne

Trois filles qui ne manquent pas d’air

Un Été en France - Anaïde Apellian, Lou-Anne Dutreix et Camille Rocher

De gauche à droite :  Anaïde Apellian, Lou-Anne Dutreix et Camille Rocher

Qu’importe si leurs instruments sont plutôt joués par des hommes. Bassoniste, clarinettiste et corniste : ces trois jeunes musiciennes affirment leur place, tout en restant solidaires.  

« Notre point commun ? On souffle toutes les trois », s’amuse Camille Rocher. « Nos instruments appartiennent à la même famille, celle des vents. » La bassoniste de 25 ans a postulé très tôt à Un été en France. « La scène me manquait. Pendant le confinement, j’étais comme un lion en cage », raconte-elle. Elle a embarqué Anaïde Apellian, 21 ans, clarinettiste, dans l’aventure. Et elles ont vite fait la connaissance de Lou-Anne Dutreix, 19 ans, qui joue du cor. 

Trois jeunes femmes aux instruments traditionnellement joués par des hommes. « Même au XXe siècle, quand les femmes ont enfin pu intégrer des orchestres, il y a toujours eu beaucoup d’hommes dans le pupitre des vents, analyse Anaïde. C’est encore le cas dès l’enfance, quand on propose aux filles le piano ou la harpe, et aux garçons les percussions ou les cuivres. En entrant au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, j’étais la seule fille de ma classe. Ça change et c’est super de voir arriver des femmes aux postes importants de l’orchestre… histoire de montrer qu’il n’y a pas d’instrument masculin ou féminin. »

Un argument défendu par Lou-Anne : « J’ai souvent connu la parité dans les classes que j’ai suivies. Et c’est en voyant une petite fille jouer du cor que j’ai choisi cet instrument. » Des raisons très différentes ont conduit ses deux collègues à choisir leur instrument. Anaïde a suivi les pas de son père, clarinettiste solo de l’Orchestre National de Montpellier Languedoc-Roussillon. Camille a choisi le basson après l’écoute d’un fameux conte pour enfants en cours d’éveil musical « Pierre et le loup », cite la bassoniste en riant. Chaque personnage est associé à un instrument. J’étais persuadée de faire le canard. J’ai déchanté quand j’ai compris que le basson, c’était le grand-père ! » 

Camille se souvient d’avoir grandi avec l’idée que « les filles n’avaient pas assez de souffle et de puissance pour jouer du basson » et des remarques comme « comment tu peux avoir soufflé aussi fort en étant aussi petite ». Elle a fait fi des commentaires et a attendu que ses mains grandissent pour pouvoir atteindre toutes les clefs de ce grand instrument. 

Les trois musiciennes se réjouissent de la tournée Un été en France. « C’est agréable d’avoir des projets entre filles, confie Anaïde. Beaucoup de groupes de musique de chambre sont créés par des hommes. Avec Camille, on a fondé un trio pour montrer que des filles peuvent faire des choses de très haut niveau ». L’intégration de Lou-Anne s’est faite immédiatement. « Nos personnalités correspondent totalement. »

Heureusement car marier un basson, une clarinette et un cor n’est pas chose facile. « On peut trouver des partitions écrites pour nous mais… ça fait vite fanfare ! moque Camille. On n’a pas la même classe qu’un quatuor à cordes. » Leur choix s’est posé sur le Requiem de David Popper, écrit à l’origine pour trois violoncelles. « On a un petit peu bidouillé, admet Lou-Anne, pour arranger la partition à nos instruments. » Également au programme, des extraits de la Valse n°2 de Chostakovitch où les instruments à vents sont rois… ou plutôt reines.  


Ces jeunes talents seront en première partie des concerts suivants :

  • le 15 juillet 2022, à 19h, Jardin de l’Office du Tourisme, à Saint-Omer – COMPLET
  • le 17 juillet 2022, à 20h30, Cour de l’Abbaye Royale, à Saint-Jean-d’Angély – Réservation close pour les places assises mais possibilité de venir assister au concert librement et sans réservation dans la cour
  • le 18 juillet 2022, à 20h30, Cour de l’Abbaye Royale, à Saint-Jean-d’Angély – Réservation close pour les places assises mais possibilité de venir assister au concert librement et sans réservation dans la cour