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Publié le 01/10/2019

Enel électrifie le marché du développement durable avec une émission inaugurale d'obligations et de swaps verte

Enel a levé 1,5 milliard de dollars américains au moyen d'une obligation à cinq ans innovante en matière de financement lié à l'environnement.

Adoptant une technique déjà utilisée avec succès sur le marché du crédit, l'obligation de la compagnie italienne d'électricité a été émise à une condition garantissant une augmentation du paiement du coupon versé aux investisseurs si Enel n'atteint pas l'objectif d'émissions qu'elle s'était fixé.

Cette opération fait suite à trois précédentes émissions d'obligations vertes d'Enel qui lui ont permis de lever 3,5 milliards d'euros, dont une émission obligataire d'un milliard d'euros en janvier. Alors que les nouvelles émissions vertes peuvent être limitées par la constante nécessité d'identifier des actifs éligibles, les obligations liées au développement durable sont un outil de financement innovant et complémentaire aux obligations vertes pour les entreprises ayant des objectifs ambitieux et des engagements dans leurs activités pour lutter contre le changement climatique, selon Stéphane Marciel, responsable des obligations durables chez Société Générale, teneur de livre du nouvel emprunt.

Cette levée de fonds est complétée par le premier swap de devises au monde lié aux ODD qui permet au groupe de se couvrir contre le risque de change euro-dollar et le risque de taux d'intérêt.

Après avoir joué un rôle de premier plan dans nombre de financements liés au développement durable en 2018, Société Générale a mis à profit cette expertise et l'a appliquée à la couverture, selon Isabelle Millat, responsable des solutions d'investissement durable pour les activités de marché chez Société Générale.

L'obligation durable reflète l'engagement d'Enel à l'égard des ODD des Nations Unies, en particulier le point 7.2, qui stipule que les entreprises devraient "accroître sensiblement la part des énergies renouvelables dans la palette énergétique mondiale d'ici 2030". L'engagement de l'entreprise a été validé par ses dirigeants, ses actionnaires et ses collaborateurs.

La nouvelle obligation n'est pas verte au sens classique du terme mais est liée à la capacité du groupe à faire passer sa capacité existante de production d'électricité renouvelable de 45,9% (au 30 juin 2019) à 55% d'ici décembre 2021.  L'émission en une seule tranche offre un taux de 2,65 % et son prix a été fixé à 99,879 %, portant le rendement de l'obligation à échéance en 2024 à 2,676 %. Si Enel n'atteint pas l'objectif environnemental annoncé, l'intérêt sur l'obligation augmentera de 25 points de base, pour atteindre 2,9 %.

La popularité de l'obligation a permis à l'émetteur de resserrer les prix indicatifs, avec environ 4 milliards de dollars d'intérêt par les investisseurs, attirés par une émission qui a obtenu une note A-moins de Fitch et BBB+ et Baa2 de Standard & Poor's et Moody's, respectivement.  La cible initiale de 150 points de base sur le prix des bons du Trésor américain a été réduit à 125 points de base en raison de la demande.