ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU 23 MAI 2017
NOUS N’AVONS
VRAIMENT PAS À ROUGIR
FACE AUX GAFA
LA LETTRE DE L’ACTIONNAIRE_JUIN 2017 | 7
de 30 %, essentiellement grâce
aux recommandations des clients
existants. Parce qu’ils sont satisfaits
de la qualité de service dont ils
bénéficient, ces clients conseillent à
leur entourage d’ouvrir des comptes
chez Boursorama. Cela constitue
le fer de lance du groupe Société
Générale dans la banque de détail
en France en termes d’acquisition de
clients. Pour rappel, Boursorama a
pour ambition de compter au moins
2 millions de clients d’ici 2020.
Quelle est la politique
éthique de Société Générale,
en particulier vis-à-vis
de la création d’agences
et de succursales dans
des paradis fiscaux ?
Nous sommes en conformité avec
la totalité des règles relatives à la
lutte contre le blanchiment et la
fraude fiscale. Dans l’ensemble des
territoires où nous avons notamment
des activités de banque privée,
nous allons avoir des échanges
automatiques d’informations. De
nombreux pays se sont engagés
en deux vagues : une première
vague où les pays vont transmettre
les informations de 2016 en 2017,
et une deuxième vague où ces
informations de 2017 vont circuler
et être transmises automatiquement
au fisc des pays concernés en 2018.
Depuis la fin des années 2009-
2010, la coopération entre les pays
s’est considérablement renforcée et
nous-mêmes nous avons renforcé
toute notre conduite d’activité.
Comment Société Générale
envisage-t-elle la concurrence
des GAFA, qui font irruption
dans le traitement des services
bancaires, notamment les
moyens de paiement ?
Les GAFA (Google, Apple, Facebook,
Amazon) sont parmi les nouveaux
entrants du domaine des paiements.
Ce domaine est très concurrentiel
car il permet notamment de
récupérer des données.
Nous devons donc être vigilants.
Rappelons que dans le domaine des
paiements, la sécurité est un sujet
absolument majeur. En la matière,
nous sommes les co-promoteurs,
en France, du système Paylib de
sécurisation des transactions. Nous
sommes également la première
institution mondiale à avoir émis une
carte crypto dynamique, dont le
numéro change à chaque utilisation.
Cette carte offre une sécurité
totale. Nous n’avons vraiment
pas à rougir face aux GAFA.
Comment Société Générale
anticipe-t-elle les possibles
disparités de réglementation
à venir entre les États-Unis
et l’Europe ?
L’enjeu d’équilibre de la réglementation
est essentiel s’agissant de
métiers globaux pour lesquels la
compétition est internationale,
surtout face à des banques
américaines qui sont particulièrement
puissantes. Il faut absolument
veiller à ce que nous ne soyons
pas désavantagés dans cette
concurrence internationale, alors
qu’il semble exister, côté américain,
une volonté d’assouplir les règles.
Quels sont les litiges du
passé que le Groupe doit encore
clôturer ? Quel est le niveau de
risques de ces litiges ? Quel est
le calendrier de résolution ?
Il y a fondamentalement trois litiges
potentiels avec des régulateurs :
l’accusation de corruption pour les
investissements réalisés par des
fonds souverains libyens, l’accusation
en relation avec l’activité de fixation
des taux IBOR et la réalisation de
virements libellés en dollars des États-
Unis concernant un pays faisant
l’objet de sanctions économiques
édictées par les autorités américaines.
Sur ces litiges, il est toujours difficile
de mesurer exactement le niveau de
risque. Nous essayons de le faire au
mieux, et nous passons des provisions
en conséquence. De même, il est très
difficile d’avoir une vision claire du
calendrier de résolution, qui ne dépend
pas que de nous. Nous aimerions
mettre ces sujets derrière nous le
plus vite possible afin de pouvoir
nous concentrer à 100 %, en 2018,
sur les transformations structurelles
très lourdes qui nous attendent.
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