Page 6

LA LETTRE DE L'ACTIONNAIRE_96

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU 19 MAI 2015 Échanges avec les actionnaires Quel sera l’impact de la dissociation de la Présidence du Conseil d’administration de la Direction générale sur le fonctionnement de l’entreprise et les prises de décisions stratégiques ? Préparée depuis deux ans, l’évolution de la gouvernance devenue effective à l’issue de l’Assemblée générale répond aux exigences applicables aux banques européennes. Elle sert également la stratégie du Groupe en distinguant mieux les fonctions opérationnelles des fonctions de contrôle. Il appartient au Conseil d’administration d’approuver les orientations stratégiques du Groupe préparées par la Direction générale, de veiller à leur bonne mise en oeuvre et d’en assurer une revue annuelle. Dans ce cadre, notre nouveau Président, Lorenzo Bini Smaghi, convoque le Conseil d’administration dont il fixe l’ordre du jour, et assure aussi le bon fonctionnement des comités (audit et contrôle interne, risques, nominations…). Il est le garant de la gouvernance du Groupe. Par ailleurs, au sein du nouveau système européen de surveillance financière, le Président joue un rôle central par la qualité de la relation qu’il entretient avec les autorités de supervision. Il peut aussi, en concertation avec la Direction générale, représenter le Groupe auprès des actionnaires, des clients et des pouvoirs publics afin d’accroître son rayonnement international. De son côté, le fonctionnement quotidien de Société Générale et les décisions opérationnelles restent du ressort du Directeur général Frédéric Oudéa, assisté des Directeurs généraux délégués Séverin Cabannes et Bernardo Sanchez Incera. Les décisions importantes, notamment celles qui concernent les actionnaires, nécessiteront l’aval du Conseil d’administration. Plus qu’une obligation, cette gouvernance renforcée constitue une chance pour Société Générale dans un monde incertain. Je m’interroge sur la présence du Groupe en Russie. Société Générale a-t-elle vocation à s’y maintenir ? Dans le sillage de la crise ukrainienne et de la chute du cours du pétrole, la Russie est pour l’heure un marché difficile. En effet, ce pays dont la devise a chuté et où les taux d’intérêt se sont envolés devrait cette année subir une récession. Le Groupe a réagi rapidement en réduisant les risques, par exemple en donnant la priorité aux financements en roubles et en limitant sensiblement l’origination de crédits. Certes, le taux local de créances douteuses atteint 8,5 %. Mais le taux de couverture de ces risques par des provisions se situe à 85 %, et notre ratio de crédits/ dépôts est du même ordre. 6 | LA LETTRE DE L’ACTIONNAIRE_JUIN 2015 De plus, les filiales russes de Société Générale disposent d’une bonne crédibilité comme le reflète la notation crédit élevée, ce qui attire les déposants. En conséquence, nos filiales locales se trouvent dans une situation favorable de liquidité. Cette politique se poursuit et s’accompagne d’un programme de réduction des coûts. La situation est donc sous contrôle. Enfin, depuis quelques semaines, nous constatons une légère amélioration conjoncturelle dans le pays. D’une manière générale, la présence de Société Générale en Russie s’inscrit dans une perspective de long terme. Nous sommes convaincus que l’Europe occidentale et la Russie sont et resteront liées par des intérêts communs et des relations culturelles et économiques fortes, par exemple dans le domaine de l’énergie. L’économie russe bénéficie aussi d’un important potentiel de croissance. Quelles sont les conséquences pour le Groupe de la récente chute des taux d’intérêt ? Dans la Banque de détail en France, la baisse des taux d’intérêt a incité nombre de particuliers à renégocier les conditions de leurs crédits immobiliers. Plus globalement, la caractéristique la plus marquante du marché est actuellement que les taux à court terme, mais aussi les taux à long terme, se trouvent simultanément à de très faibles niveaux. Nous vivons ainsi une situation paradoxale de courbe de taux plat. Cette situation n’est pas la plus favorable à la Banque de détail, qui consiste schématiquement à collecter des ressources de court terme pour les affecter à des financements de long terme. LA PRÉSENCE DE SOCIÉTÉ GÉNÉRALE EN RUSSIE S’INSCRIT DANS UNE PERSPECTIVE DE LONG TERME


LA LETTRE DE L'ACTIONNAIRE_96
To see the actual publication please follow the link above